10 février 1930 : Mutinerie à Yan Bay au Tonkin
À Yen Bay (Tonkin), le parti nationaliste indochinois « VNQDD » provoque une mutinerie au sein du II/ 4ème Régiment de Tirailleurs Tonkinois (Chef de bataillon Le Tacon).
Elle avait été préparée par quelques sous-officiers et tirailleurs. Une centaine de militants du parti, arrivés la veille et armés de coupe-coupe et de grenades, attaquent à 1 h 00 la caserne du bas de la ville avec la complicité de tirailleurs conjurés, s'emparent des armes, des munitions et de l'habillement et s'en prennent aux cadres européens et à leurs familles.
Voulant ensuite s'emparer du fort du haut où se trouvent l'état-major et deux compagnies restées fidèles, ils essuient, un échec sanglant. Au petit jour, le fort du bas est repris et les insurgés mis en fuite.
Le bilan était lourd - tués : 2 officiers et 2 sous-officiers, 5 militaires et 2 civils, - blessés : 2 officiers, 5 sous-officiers dont un mortellement atteint, de nombreux membres des familles de militaires et des civils. La répression sera sévère ; deux caporaux sont fusillés. En contrepartie, trois sous-officiers restés fidèles sont décorés de la Médaille militaire. À noter également que les épouses françaises assaillies dans leurs appartements ont fait montre d'un courage exemplaire ; l'une d'elles fut même citée et décorée de la croix de guerre TOE.
L'instigateur de cette affaire Nguyễn Sinh Cung, futur Ho Chi Minh, sera condamné à mort par contumace. S'étant enfui et réfugié à Hong Kong sous le nom de Tran van So, il y sera arrêté et condamné à six mois de prison par les Britanniques puis refoulé ensuite sur Shanghai d'où il rejoindra Moscou en 1934.